lundi 22 mars 2010

Tourisme : à la conquête des TO étrangers

Cantal Tourisme veut intensifier ses contacts et ses marchés avec les Belges, les Néerlandais, les Anglais et les Irlandais via les tours opérateurs.


Gilles Lalloz, La Montagne. «Si vous n'êtes pas prêts à accorder une commission de 20 % à un tour opérateur, ce n'est pas la peine de rentrer dans notre démarche. »

Emmanuel Briant, directeur de Cantal tourisme, a été clair avec ses interlocuteurs (hébergeurs, restaurateurs, prestataires d'activité) réunis, mardi, à Vic-sur-Cère. Pour attirer un « TO », il faut faire un effort financier. Et pour le séduire, le comité départemental de tourisme a décidé de mettre les moyens.

L'idée n'est pas nouvelle mais elle est relancée avec Ailbhe Pounau. Cette Irlandaise a déjà travaillé pour un tour opérateur dans les Pyrénées, puis elle a mis ses compétences aux services de la promotion d'une station de ski iséroise.

Forte de son expérience et de treize années en France, celle qui est désormais installée dans le Cantal vient de lancer sa société Francescapades. Chargée de mission par Cantal Tourisme, elle est déjà à pied d'oeuvre pour faire venir les tours opérateurs. Principalement les Belges, les Néerlandais mais aussi les Anglais et les Irlandais dont les séjours sont en retrait dans le département.

Elle a présenté son plan aux acteurs touristiques locaux : l'édition d'une brochure et d'un site internet, « pour plus de visibilité et s'ouvrir à des clients potentiels » ; une présence sur les salons professionnels comme celui de Nice les 30 et 31 mars (où elle a déjà 22 rendez-vous confirmés et 15 en attente) ; des déplacements en Irlande et en Angleterre pour rencontrer les responsables des sociétés.

« Mon rôle est aussi d'assurer un suivi avec les tours opérateurs qui sont des intermédiaires incontournables pour la clientèle étrangère. » Une catégorie qui représente actuellement 15 % des touristes venant dans le Cantal.

Et Emmanuel Briant de préciser qu'aujourd'hui « les tours opérateurs ne s'intéressent plus seulement aux établissements standardisés ». Il y a donc une carte à jouer, les responsables en sont persuadés. Reste à convaincre mais aussi à sélectionner ceux qui veulent les accompagner dans cette démarche. « Si vous voulez être commercialisés, il y a des règles », a insisté le directeur de Cantal tourisme. Les gîtes avec piscine ou qui sont insolites ; les chambres d'hôtes qui, si possible, proposent une table d'hôte ; les hôtels au minimum deux étoiles ; mais également les campings sont sur la liste d'Ailbhe Pounau.

Pour couper court à refrain trop souvent entendu, elle a fait son enquête. « Non, le Cantal ne pratique pas des prix plus bas que les départements d'Auvergne ou les voisins de l'Aveyron, du Lot et de la Corrèze. Oui, le rapport qualité prix est très bon. » C'est un atout indéniable pour attirer le client.

« Et quand le client est satisfait il revient, a conclu Emmanuel Briant. Et souvent hors du circuit du tour opérateur. Donc sans la commission de 20 % ».

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